Les conversations autour des contraceptifs progestatifs① ont souvent été entachées par des craintes, en particulier celles liées à la prise de poids. Cependant, plongeons au cœur de quelques données scientifiques pour démêler les faits des mythes.
En 2018, le rapport de Gender Statistics a révélé que 57 275 personnes utilisaient un moyen de contraception à Maurice. Les dernières données indiquent une baisse drastique de 30 950 utilisateurs sur une période de 10 ans. Parmi eux, 46,2 % ont opté exclusivement pour la méthode sympto-thermique② qui repose sur l’observation de la température corporelle au repos.
Plongeons dans le débat animé autour de la prise de poids et des contraceptifs progestatifs. À travers une analyse approfondie de quelques données scientifiques, nous démystifions les craintes souvent évoquées par certaines femmes, remettant en question les idées reçues.
La prise de poids est souvent citée comme un effet secondaire redouté des contraceptifs hormonaux, mais les preuves sont mitigées. C’est là que notre exploration prend tout son sens.
Les résultats d’une récente revue Cochrane③ défient les préoccupations populaires en soulignant une prise de poids minime, voire insignifiante, associée aux contraceptifs.
DMPA (Depo-Provera)
Par exemple, une étude portant sur 100 participantes âgées de 15 à 30 ans montre des variations de poids similaires sur une période d’un an entre les groupes utilisant le Norplant④ et le DMPA⑤ .
Cela signifie que, statistiquement, il y a peu de différence dans la prise de poids observée entre ces deux méthodes contraceptives.
En revanche, une étude portant sur 97 patientes démontre une différence significative dans la prise de poids à six mois entre le Norplant et d’autres méthodes contraceptives.
Ici, cela indique que le choix du contraceptif peut influencer le gain de poids de manière notable sur une période relativement courte.
Par ailleurs, les comparaisons entre l’effet du DMPA et du DIU⑥ sur le poids révèlent des résultats divergents.
Une première étude sur 100 participantes n’a trouvé aucune différence significative sur une période de dix ans, suggérant que ces deux méthodes contraceptives ont un impact similaire sur le poids à long terme.
Tandis qu’une seconde étude portant sur 758 participantes a montré une augmentation plus marquée du poids avec le DMPA sur une période d’un à trois ans.
Ici, il est important de noter que les résultats peuvent varier en fonction de la durée de l’observation, soulignant ainsi l’importance de prendre en compte la durée de suivi dans l’interprétation des données.
DIU progestatif
① Les comprimés à base de progestatif épaississent l’entrée du col de l’utérus, empêchant le passage des spermatozoïdes.
② La méthode sympto-thermique utilise les variations de température corporelle et de glaire cervicale pour déterminer les périodes de fertilité chez la femme.
③ Les revues Cochrane sont des analyses de la recherche en santé humaine, reconnues internationalement comme une référence en matière de soins de santé basés sur des preuves.
④ Le Norplant est un système contraceptif à base d’implants sous-cutanés. Il consiste en plusieurs petits bâtonnets implantables qui libèrent lentement une hormone progestative dans le corps.
⑤ Le DMPA est un contraceptif injectable à base de progestatif. Il est administré par injection dans un muscle, généralement tous les trois mois.
⑥ DIU, un dispositif contraceptif en forme de T, est prescrit et inséré par un médecin ou une sage-femme dans la cavité de l’utérus. Il existe deux types : le DIU au cuivre, qui possède un effet spermicide et inactive les spermatozoïdes, et peut être utilisé comme contraception d’urgence.
https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/medecine-pilule-progestative-5229/